Un rictus, en tout différent de celui qu’il venait d’adresser à la dame de ces lieux, se dessina sur son visage recourber presque invisible sous la longue capuche qui achevait sa cape.
Le démon leva lentement, très lentement, ses deux mains en l’air.
Puis d’un bond il accourût vers l’homme qui venait de prendre la parole, tête baissé, comme sur une proie.
Deux gardes eurent à peine le temps de faire volte face et de croisé leurs armes pour lui interdire le chemin face à la célérité de cet agresseur.
Le démon s’appuya dessus dans sa course et faufila ses deux bras entre les épées et les gardes afin de se frayer un éventuel chemin vers sa cible.
Il fixa l’homme de ses yeux brillants, le visage toujours déchiré par se sourire diabolique qui émergeait entre les deux casques des gardes.
Il donnait ainsi une impression de pure démence.
Je suis, Marduk.
Assassin, pour vous servir !
La goulotte des épées se chargea bientôt d’un liquide rougeâtre d’une sombre teinte qui ruisselât délicatement, pour finalement goutteler au pied des gardes. Le démon ne prêta nullement attention à cette perte.
Tout d’abord, je ne viens pas de ce monde. Je suis un être des sphères oubliées, qui entoure votre monde.
En considérant l’échelle de temps de votre île, je pense atteindre les quelques milliers d’années, en toute modestie par rapport à mon espèce, ce qui me place sans conteste à la hauteur de votre cité n’est-il point ?
Le démon fit un pas en arrière en se libérant de l’étreinte des gardes sans plus de cérémonie. Ces derniers n’avaient pas esquissé le moindre geste supplémentaire devant la témérité de leur assaillant.
Pour se qui est de ma capacité à survivre, je pense qu’il vous suffit de constater par vous-même, voyez la poignée d’homme qui m’attends aux remparts, et entendez seulement que j’ai fait le voyage des côtes de Galdérion jusqu’ici.
Et puisque vous me le demandez, votre diplomate m’a gentiment aiguillé pour me rendre en ces lieux.
Force est de constater que sa sagesse d’esprit a vue en moi des talents prompts à vous soulager de vos vilaines besognes.
Cependant je n’offrirais mes services qu’au plus offrant d’entre vous c’est pourquoi je préfère les proposés directement à l’empereur millénaire, n’en déplaise à ses sous-fifres.
Marduk laissa ses bras glisser lentement vers sa cape, et l’on pu voir d’une part les accrocs laissé par les lames des gardes, ainsi que son propre sang qui coulait jusqu'à ses mains nues.
Il demeura ainsi, satisfait, dans l’attente d’une réaction de son auditoire.